Dans le monde étranger, vidéo hd, 13 min.
Dans le monde étranger, vidéo hd, 13 min.
Au-delà de la matière, de l’immuable au flexible, vidéo hd, 31 minutes, Couleur.
L’œuvre relate l’expérience de jeunes étudiants – militants du Génépi qui ont mis en place des ateliers photographiques auprès de détenus du centre pénitencier de Réau en Seine-et-Marne. Au-delà de l’apprentissage technique de la photographie argentique, ces rendez-vous hebdomadaires se sont révélés être des instants d’échanges informels mêlant joie, peine, incompréhension, consternation, révolte, déni, résignation et remise en question.
La vidéo met en perspective deux temporalités ou plutôt deux espaces temps différents qui se rencontrent : le premier, restreint et contraint, semble destiné à un futur inéluctablement déterminé tandis que le second, flexible et ouvert, semble explorer le champ des possibles. Au-delà de la matière ne cherche pas à questionner les conditions carcérales en tant que telles, mais plutôt à interroger les systèmes de domination qui se matérialisent et se consolident. La parole et l’image sont ici des médiums de rapprochement d’univers apparemment distincts et de dépassement des frontières.
Jouant sur l’imaginaire carcéral, l’œuvre s’ouvre sur une citation tronquée du détenu Elie Y. puis une musique hip hop saturée s’efface au profit des paroles des membres de l’association Génépi. La prison laisse place aux vécus. Les mots se juxtaposent et d’additionnent pour finalement revenir à la pulsation initiale, celle de la matière et du mécanisme. Les images, quant à elles, se superposent et se déclinent en trois perceptions de la prison. Apparaissent d’abord des images du « dedans », tournées et diffusées par des détenus de différentes prisons françaises. Puis celles du « dehors » : c’est à la lisière que je me tiens, par un plan fixe tremblant de l’entrée du bâtiment de Réau. Apparaît aussi l’« entre-deux », celui d’une jeunesse ouverte au champ des possibles, des militants-étudiants filmés au cours de leurs réunions en amont et en aval des sessions d’atelier auprès des détenus. Un jeu de cadre et de perspectives dessine une confrontation du « dedans » au « dehors », de vies semblant immuables à des vies encore flexibles, jusqu’à inscrire une confusion. Les visions ou espace-temps se confondent, les vies s’entremêlent … et pourtant une imperméabilité des univers semble résister.
Penser le handicap est un exercice qui s’avère plus complexe qu’il n’y paraît. Son approche a évolué au fil des siècles. Si les personnes handicapées étaient rejetées durant l’Antiquité, elles sont aujourd’hui l’enjeu d’une inclusion qui démontrerait la bonne éthique et la bonne morale de notre société. Néanmoins, comme le signifiait l’anthropologue Robert Murphy, la personne en situation de handicap est bien souvent maintenue sur le seuil de la société. Elle n’est ni à l’extérieur ni à l’intérieur de celle-ci. Elle l’accueille tout en la caractérisant et en la laissant dans une situation de liminalité. Le handicap est perçu comme une caractéristique qu’il faudrait réparer ou du moins, estomper.
L’œuvre Magnus tente d’interroger notre perception du handicap et d’amener le visiteur à se questionner sur ses propres projections. La vidéo relate une partie de l’histoire de Jérémy, un jeune homme ayant subi un AVC au cours de son adolescence. Au-delà de son parcours de soin et des épreuves physiques que ce tragique accident lui a imposé, nous pouvons nous interroger sur la manière dont il a été maintenu dans cette liminalité que Robert Murphy évoque.
La vidéo ne s’inscrit pas dans la volonté de critiquer la société et sa perception du handicap. Elle relate, par un cas particulier, un questionnement sur le concept d’handicap. Un handicap est défini comme une limitation d’activité ou une restriction de participation à la vie en société due à une altération des capacités sensorielles, physiques, mentales, cognitives ou psychiques*. Ce mot peut trouver des substantifs pour le requalifier comme « invalidé », « empêché » ou autre. Toutefois, il est incontestable que cela amène un certain rejet ou un évitement qui révèle probablement les fissures de nos identités fièrement façonnées. La personne handicapée révèlerait-elle ce que nous masquons au plus profond de nous-même? Révèlerait-elle la multiplicité de l’être humain que nous préférons oublier ? Sommes-nous en mesure de regarder le handicap comme une partie intégrante de l’humanité ou non plus comme un fragment à recoller ? Sommes-nous en mesure de regarder Jérémy essayant de compenser ses handicaps lors d’un match de pingpong sans le tenir à la liminalité ?
SchibbolethVidéo 16 minutes, couleur – 2016
Etre réfugié est une acceptation spatiale d’un individu. Il a acquis l’autorisation de pénétrer au sein d’un espace délimité par des frontieres. Seulement, cette autorisation ne lui donne nullement acces a la société dans laquelle il devra vivre. Les personnes réfugiées ne possedent ainsi pas le fameux schibboleth(1) qui leur permettra de s’intégrer, de vivre et de s’épanouir au sein de leur nouveau territoire. La plupart d’entres-eux restent en périphérie de la société.
En collaboration avec l’association Singa France, j’ai souhaité m’intéresser aux personnes réfugiées qui ont la volonté d’apprendre la langue française et les différents codes sociaux nécessaires a leur intégration. Ainsi, pendant plusieurs semaines, j’ai été le témoin privilégié des séances de tutorat qu’ils ont suivi. Ces rendez-vous réguliers sont une maniere pour eux d’échanger et de partager leur quotidien. Ils permettent la création d’un lien de confance, qui facilite leur intégration culturelle et sociale.
(1) le mot schibboleth est une marque différentielle et un signal d’appartenance. Ce mot suffsait à différencier des populations entres elles. Ceux qui ne le prononçaient pas correctement, étaient exclus.
Installation PerceptConcept – Galerie du jour agnès b.
Double projections des films PerceptConcept (film hd, couleur, 6×16 minutes) & Global Dimming (film 8mm numérisé, couleur, 6×6 minutes) sur un écran réalisé en pvc, bâches et plastiques hydrosolubles translucides.
6x, composition sonores à partir des bruits du voilier, 6×19 minutes.